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Impro #3: Le Silence Tu Préfèreras

Impro #3: Le Silence Tu Préfèreras

Aujourd’hui on continue le travail de l’improvisation, avec le numéro 3 de la série des commandements de l’improvisateur: le silence!

Le premier réflexe lorsqu’on débute l’improvisation, c’est souvent de vouloir combler l’espace et de jouer sans s’arrêter, non-stop (et le plus souvent sans s’en rendre compte)… Mais NON! Mieux vaut faire tout le contraire, et utiliser le silence: sans silence il n’y a pas de musique, tout comme il n’y a pas d’été sans hiver, de jour sans nuit, etc…!

Le silence a également pour avantage de laisser l’improvisateur souffler (au sens propre comme au figuré), se remémorer ce qu’il vient de jouer pour pouvoir le développer… C’est aussi un bon moyen de se reconcentrer si l’on vient de mettre un gros pain (plutôt que d’essayer de le masquer en jouant encore plus de notes…).

Il vaut donc mieux jouer peu de notes, laisser de l’espace entre les phrases, et parfois laisser la grille “jouer pour vous” en gardant par exemple une seule note tenue sur plusieurs mesures (chaque changement d’accord changera la “couleur” de cette unique note), voire ne pas jouer du tout sur certaines parties de la grille, par choix, ou par nécessité (whoops!).

On le voit, le silence, en plus d’être nécessaire pour la musique, a de nombreux avantages!

Objectif

Savoir utiliser le silence, aérer ses improvisations et laisser respirer la musique.

Points Clés / Comment Le Travailler

Comme ce n’est pas du tout naturel a priori de laisser le silence prendre de la place, on peut utiliser des “trucs” qui aident à y penser, et des exercices pour s’habituer à utiliser le silence, jusqu’à y prendre goût. C’est un travail de tous les instants, même de grands improvisateurs avouent avoir du mal à apprivoiser le silence et ont parfois tendance à en “balancer des tartines”!

Voici quelques pistes:

  • “Peu de notes tu joueras”: pour s’y obliger, on peut se mettre des limitations/handicaps (utiliser seulement un groupe de notes, limte sur le nombre de notes par mesure, jouer sur une seule corde etc.).
  • Ne pas jouer tous les changements d’accords : laisser la grille jouer (peut enrichir la mélodie). Choisir des accords à ignorer avant de se lancer (1 sur 2, une mesure par grille, certains accords tordus etc.)
  • Repirations: arrêter sa respiration lorsqu’on joue, et ne respirer que lors d’un silence, à la manière d’un chanteur ou d’un instrument à vent. A moins de vouloir mourrir d’asphyxie ou d’être un champion d’apnée, l’improvisation respirera elle aussi!
  • Variations sur la respiration: s’inventer des paroles pour créer son improvisation, à la manière de Paul Gilbert, ou chanter en jouant (ou souffler comme si on chantait si on a du mal – parler comme si on discuter peut fonctionner aussi). Cela permet aussi de donner une articulation plus naturelle à une improvisation, avec des silences, et également un rythme plus proche de la conversation – mais whoops je prends de l’avance!
  • Jouer aux questions réponses avec l’accompagnement (répondre à l’accompagnement, ou laisser l’accompagnement répondre). Cela permet également d’améliorer son écoute et de s’entraîner à entendre.

Et c’est tout pour aujourd’hui. Suite au prochain numéro, et d’ici là, SILENCE! 🙂

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