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Les 6 Commandements de l’Improvisateur

Les 6 Commandements de l’Improvisateur

Lorsqu’on se retrouve sur scène pour improviser, il n’est pas rare de se trouver plus ou moins paralysé, et d’oublier tout ce que l’on a appris à ce sujet, y compris (surtout?) les principes les plus simples. Un retour aux sources peut être nécessaire!

J’ai donc fini par me faire un petit pense-bête sous forme de liste, à relire par exemple avant d’entrer en scène, mais qui me sert aussi de plan de travail pour l’improvisation ou écrire un solo.

Cette liste de “6 commandements” (très personnelle) est classée par ordre de priorité par rapport à ce que j’avais tendance à négliger. Si au premier abord ça peut sembler enfoncer des portes ouvertes, ça s’est avéré pour moi une bonne checklist des principes fondamentaux que j’avais tendance à oublier aussitôt un solo commencé, ou croire acquis (à tort!)…

Voici donc ces “6 commandements”, acompagnés d’une courte description pour préciser l’idée. Chaque aspect fera plus tard l’objet d’un post détaillé, avec des trucs et astuces pour le travailler, et des idées d’utilisation pour improviser ou composer.

Loin de moi la prétention de vouloir faire de la pédagogie ici, mais quitte à prendre des notes pour moi-même, je me suis dis que cela pouvait être utile de les partager!

1. La Grille Parfaitement Tu Connaîtras

Cela paraît évident, et pourtant combien de fois se lance-t-on dans une improvisation sans connaître la grille sur le bout des doigts…? C’est un peu comme se lancer du haut d’une falaise sans trop savoir où l’on pourra bien se raccrocher!

Si l’on est putôt orienté théorie, cela veut dire être capable de nommer tous les accords, à tout moment. Même si l’on démarre en plein milieu de la grille. Si on joue plutôt d’oreille, cela veut dire être capable de chanter (ou au moins entendre) les notes des accords à tout moment (ou au moins la fondamentale).

Cela veut aussi dire que l’on est capable d’anticiper et de prévoir le prochain changement d’accord, pour ne pas “subir” la grille mais s’en inspirer et l’utiliser.

Rien ne sert d’aller plus loin si l’on ne connaît pas la grille parfaitement: on est presque sûr de se prendre les pieds dans le tapis au premier changement d’accord non anticipé! [lire la suite…]

2. Avec Tes Oreilles Tu Ecouteras

Là aussi c’est évident: pour improviser il faut écouter… Et pourtant…

Ecouter, c’est déjà écouter les autres instrumentistes et y piocher des idées, pouvoir aussi prévoir le prochain accord grâce aux indices laissés par les autres instrumentistes (le break du batteur, la ligne de basse, les enrichissements d’accords du pianiste…).

C’est également écouter ce que l’on joue soi-même: être capable de s’inspirer de ce qu’on vient de jouer, de rejouer une phrase, de la mofidier, de se répondre… de réutiliser un motif récurrent etc. [lire la suite…]

3. Le Silence Tu Préfèreras

Le premier réflexe lorsqu’on débute l’improvisation, c’est souvent de combler l’espace et de jouer sans s’arrêter, non-stop… Mieux vaut faire tout le contraire et utiliser le silence! Sans silence il n’y a pas de musique, tout comme il n’y a pas d’été sans hiver, de jour sans nuit, etc…!

Le silence a également pour avantage de laisser l’improvisateur souffler, se remémorer ce qu’il vient de jouer… C’est un bon moyen de se reconcentrer si l’on vient de mettre un gros pain (plutôt que d’essayer de le masquer en jouant encore plus de notes…).

Il vaut mieux donc jouer peu de notes, laisser de l’espace entre les phrases, et parfois laisser la grille “jouer pour vous” en gardant par exemple une seule note tenue sur plusieurs mesures (chaque changement d’accord changera la “couleur” de cette unique note). [lire la suite…]

4. Ton Discours Tu Structureras

La musique est un langage à part entière. Abstrait, certes, car non vecteur de sens explicite, mais il s’adresse (généralement) aux humains, qui sont habitués au discours parlé, à la logique du langage.

C’est donc naturellement que les structures d’un discours parlé (ou d’une conversation) s’appliquent au langage musical: on retiendra plus facilement l’attention de l’auditeur en structurant une improvisation comme un discours, et cela permet également de s’aider à développer une idée, à construire un solo, avec des motifs qui reviennent, des phrases qui s’enchaînent logiquement, des questions et des réponses.

Cela veut aussi dire se répéter, et reformuler une idée de différentes manières, tout comme on le ferait pour faire passer un message dans une conversation. [lire la suite…]

5. Des Couleurs Variées Tu Utiliseras

C’est souvent cet aspect que l’on apprend en premier, et c’est pourtant ce qui arrive en 5è dans ma liste, car c’est à mon avis loin d’être le plus important finalement!

Ici on parle de modes, de gammes, de relation avec les accords, mais surtout de ligne mélodique: on peut effectivement jouer un peu n’importe quelles notes, du moment qu’elles participent à une ligne mélodique “intéressante”, et dont la relation à la grille sur les temps forts reste tout de même cohérente.

Car l’aspect ryhtmique est aussi souvent négligé, c’est pourtant un outil fondamental pour apporter de la couleur à une ligne mélodique.

6. Guitariste: Ton Manche Tu Connaîtras

C’est aussi valable pour les autres instrumentistes, dans une version plus générique: “ton instrument tu connaîtras“. Pouvoir se repérer sur son instrument d’une manière ou d’une autre (il existe plein de façons de le faire) est indispensable pour jouer ce que l’on entend dans sa tête. Car au final c’est cela qui importe: être capable de jouer la mélodie intérieure qui nous traverse à un instant donné.

Pour ma part, après de nombreuses années à me perdre à chercher des trucs et astuces pour ne pas le faire, j’ai fini par adopter sur la guitare la méthode “absolue”, et jouer comme un pianiste: savoir situer toutes les notes de façon absolue sur le manche, mais également connaître les altérations de chaque tonalité/mode/gamme. Cela rend plus facile la modulation et les changements de tonalités, et au final c’est un apprentissage qui me semble paradoxalement faire gagner du temps (même si certaines tonalités restent un peu plus dures à retenir…). Mais à chacun sa méthode, du moment que ça fonctionne!

Suite au prochain numéro!

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